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purification de la chair, et, pour chasser l’orgueil, ils se prennent la main en signe d’union, d’amour et de reconnaissance du Dieu caché intérieur.

Pendant la réunion, chacun, l’un après l’autre, dit une prière, celle qu’il sait ; ils chantent en chœur les psaumes et apprennent la parole de Dieu. Comme la plupart ne savent pas lire, et, par suite, n’ont pas de livres chez eux, tout cela se passe verbalement. Ils n’ont pas de prêtres, ils reconnaissent pour tel, le seul juste, sincère, pur, séparé de tous les pécheurs et monté plus haut que les cieux : le Christ. Il est leur seul maître. Dans les réunions, ils apprennent la parole divine l’un de l’autre, chacun peut dire ce qu’il sait pour instruire ses frères, même les femmes ont ce droit, car, disent-ils : « les femmes aussi ont la raison, et la lumière est dans la raison ». Pour prier, ils sont debout ou assis. À la fin de la réunion, ils s’embrassent trois fois comme au commencement.

Tout ce qui est dit sur le temps et l’endroit se rapporte seulement aux Doukhobors qui vivaient ou vivent encore dispersés dans les villages parmi les autres paysans. Quant à ceux qui ont émigré à Molotchnia Vodi,