Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne sont point tolérées parmi eux, et ceux qui sont atteints de ces vices sont exclus de leur société. Mais aussitôt qu’on regarde leurs croyances et leurs actes religieux, tout de suite apparaît une différence complète, et même la contradiction entre eux et les autres paysans. Les Doukhobors ne fréquentent pas du tout l’église, n’adorent pas les icônes, prient sans faire le signe de la croix, n’observent pas les jeûnes ordinaires et ne participent pas aux plaisirs et aux débauches des laïques. Toutes ces causes les différencient absolument des paysans ordinaires, et servent de prétexte aux persécutions incessantes dont ils sont l’objet.

Les Doukhobors pensent que les actes extérieurs sont tout à fait inutiles à l’œuvre du salut, et que l’Église, à cause de la chute du vrai christianisme, est devenue une association de brigands. Aussi reconnaissent-ils comme la seule Église sainte, apostolique, celle que Dieu, par son incarnation, a remise, a éclairée et éclaire des dons de l’Esprit, et qui par cela est la réunion des fidèles et des vrais chrétiens.

Dans cette conviction, ils se réunissent fréquemment entre eux, bien qu’ils n’aient