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la dépravation morale du milieu qui s’efforce à le soutenir par tels moyens. Dans les époques anciennes, quand le principe monarchique correspondait plus ou moins au niveau du développement social de cette époque, — et c’est pourquoi il était relativement très solide, — personne ne trouvait qu’il fût besoin d’une telle élévation artificielle du monarque au rang de demi-dieu impeccable. Au contraire, on lui attribuait toutes les qualités humaines et entre autres la possibilité de se tromper. Parmi les anecdotes historiques de cette époque de monarchie réelle et non artificiellement échafaudée, on conserve beaucoup de récits que tel ou tel autre Roi, ou Empereur, ayant commis par erreur, ou dans un moment d’emportement, une injustice ou une cruauté, se repentait ensuite publiquement de plein gré et sans crainte, et par cela, ne faisait qu’augmenter en ses sujets les sentiments d’estime et de dévouement envers lui. Mais en notre temps, le serviteur de l’Empereur russe affirme ouvertement que ni lui ni son gouvernement, dans aucun cas, ne peuvent officiellement reconnaître leur faute. Si l’autorité de l’autocratie actuelle a besoin d’un tel mensonge, n’est-ce pas un indice clair