En outre, quelques Doukhobors, les plus aimés et estimés de leurs camarades, furent relégués en des pays lointains pour avoir protesté contre ce pillage. Cette séparation forcée de leurs camarades, si l’on prend en considération l’attachement extraordinaire et réciproque des Doukhobors entre eux, fut une épreuve très dure qui ne pouvait passer sans laisser de traces. Tout cela réuni fit que les Doukhobors se trouvaient dans un état d’hésitation morale : d’un côté se levaient ceux qui étaient capables de renoncer aux exigences les plus strictes de leur conscience, de l’autre côté ceux qui, au moindre choc, étaient prêts à se ressaisir.
Ils ne pouvaient ne pas nier le service militaire, son illégalité fut toujours l’un des principes fondamentaux de la religion que chacun d’eux recevait avec le lait maternel. Mais, cette fois, sous l’influence d’un état d’esprit hésitant, ils se laissèrent aller à un compromis en se soumettant extérieurement aux exigences du gouvernement en ce qui concernait le service militaire. Cependant, ils conservaient l’intention très ferme, en cas de guerre, de ne pas prendre part à l’assassinat ; et les parents, chaque fois qu’ils ac-