supplice de mort lente, accompagné des tortures physiques.
Ces mesures sont toujours conduites de la façon la plus secrète et tout ce qui touche le sort de ces hommes est soigneusement caché par le gouvernement, comme s’il avait peur que des cas pareils pussent être contagieux pour les autres millions de sujets russes, bien que le gouvernement affirme toujours lui-même avec solennité, qu’ils sont dévoués inébranlablement à l’ordre existant et qu’ils soutiennent très volontiers le tsar, la religion et la patrie.
Mais cependant, malgré le secret le plus sévère, des renseignements sur certains cas pareils sont venus jusqu’à quelques personnes, particulières, qui ont fait tout leur possible pour attirer sur eux l’attention des hauts personnages du gouvernement. Il en résulta un certain soulagement du sort des martyrs, un soulagement dû indiscutablement aux bonnes intentions de ceux qui avaient pris cette initiative. Mais, comme il arrive toujours en Russie, pour toutes les mesures humanitaires du gouvernement, ce soulagement fut mis en pratique, si timidement, avec tant d’indécision, que la déportation pour dix-huit ans, dans les endroits