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Et l’homme, suprême représentant du pouvoir, au malheureux nom duquel se commettent toutes ces horreurs, est un homme encore jeune et impressionnable et qui désire franchement faire le bien.

Comment donc, ces persécutions inhumaines, des meilleurs hommes, de notre temps, peuvent-elles avoir lieu ? Pourquoi ces horreurs que nous sommes habitués à associer aux époques de Néron et de l’Inquisition au Moyen Age ?

La cause ici ne diffère pas de celle qui est à la base du mal social contemporain. Par leur nature, les hommes sont bons et compatissants, mais dès l’enfance, leur conscience est déformée, et, au lieu de faire concorder leurs actes aux aspirations naturelles, et en même temps les meilleures de leur âme, ils se soumettent aux conceptions artificielles et erronées dans lesquelles ils furent élevés et dans lesquelles ils continuent à élever les autres.

La conscience non déformée indiquerait clairement qu’en refusant de participer au meurtre, l’homme agit bien, et qu’en sacrifiant pour cela son bien-être et sa vie, il commet un acte héroïque. En nous adonnant à l’inspiration spontanée de notre cœur, nous