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plus d’honneur au prisonnier qu’il a combattu avec plus de persévérance.

Si nous sentons cela envers les hommes qui se défendent les armes à la main et tuent les autres pour conserver leur propre vie et liberté, d’autant plus l’éprouvons-nous envers ceux qui ne causent de tort à personne et qui se sacrifient volontairement pour l’idée à laquelle ils se sont consacrés corps et âme. Et si cette idée est celle de l’amour envers tous les hommes et de l’abstention de tout acte contraire à l’amour, et si au nom d’un pareil principe, l’homme sacrifie son bien-être personnel et sa vie en supportant courageusement les privations les plus dures, les souffrances et les oppressions, alors nous ne pouvons ne pas nous incliner devant sa conduite et ne pas sentir la compassion la plus vive pour son héroïque martyre.

La bonté d’une telle impulsion instinctive envers toutes les manifestations du sacrifice de soi-même, au nom de l’amour, est confirmée, d’autre part, par la conscience religieuse de tous les temps et de tous les peuples. Et la doctrine chrétienne que nous professons, indique l’amour, la paix et la bienveillance parmi les hommes comme les