Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée

2. Dans leur jeunesse, lorsqu’ils ne connaissent pas le but réel de la vie qui est la communion dans l’amour, les hommes pensent que le but est de satisfaire leurs désirs charnels. Il n’y aurait pas grand mal, si cette illusion n’était qu’une erreur de la raison ; mais le malheur est que l’assouvissement des désirs charnels souille l’âme et que celle-ci perd la faculté de trouver son bonheur dans l’amour. N’est-ce pas vouloir puiser de l’eau potable avec un récipient bien souillé préalablement ?

3. Tu voudrais procurer à ton corps les plus grands plaisirs. Mais ton corps, vivra-t-il longtemps ? Se soucier des plaisirs charnels, c’est construire sa maison sur de la glace. Quelle joie pourrait-on attendre d’une telle vie, quel repos ? Ne crains-tu pas constamment que, tôt ou tard, la glace fondra, que, tôt ou tard, tu devras abandonner ton corps mortel ? Transporte donc ta maison sur la terre ferme ; travaille à ce qui ne meurt pas : perfectionne ton âme, débarrasse-toi des péchés, des tentations et des superstitions. D’après SKOVORODA.

4. L’enfant ne sent pas encore son âme et ne sent pas ce qu’éprouve l’adulte lorsqu’il entend deux voix contradictoires parler en lui. L’une dit : « mange toi-même » et l’autre : « donne à celui qui demande. » L’une dit : « venge-toi », et l’autre : « pardonne ». L’une dit : « crois à ce