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4. On demanda à un philosophe chinois : qu’est-ce que la science ? Il répondit : C’est connaître les hommes. On lui demanda : Qu’est-ce que la vertu ? Il répondit : C’est aimer les hommes.

5. Un philosophe hindou disait : « De même qu’une mère soigne son unique enfant, le dorlote, le garde et l’élève, l’homme doit élever et garder en soi ce qu’il a de plus cher au monde : l’amour pour tout ce qui vit. Toutes les religions nous l’enseignent : celle des Bramines, des Bouddhistes, des Hébreux, des Chinois, des Chrétiens, des Mahométans. C’est pourquoi, la chose la plus nécessaire au monde est d’apprendre à aimer. »

6. Les Chinois ont eu leurs philosophes tels que Confucius, Lao-Tseu et un autre sage, peu connu, du nom de Mi-Ti. Mi-Ti enseignait qu’il ne fallait pas inculquer aux hommes le respect de la force, de la richesse, de la bravoure, mais de l’amour seul. Il disait : On élève les hommes de façon à ce qu’ils considèrent que la richesse et la gloire sont au-dessus de tout et ils ne songent qu’à gagner le plus possible de gloire et de richesses ; il faut les élever de façon à ce qu’ils placent l’amour au-dessus de tout et que, dans la vie quotidienne, ils s’habituent à aimer les hommes et à consacrer toutes les forces à apprendre à aimer. Mi-Ti n’a pas été écouté. Mendzé, un élève de Confucius, contredit Mi-Ti, en assurant qu’on ne saurait vivre uniquement d’amour. Et les Chinois suivirent Mendzé. 500 ans s’écoulèrent ainsi, lorsque Jésus vint enseigner