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L’autre façon de concevoir est dans la conscience de notre unité avec tous. Dans ce cas, tous les êtres sont pour nous ce qu’est noire « moi », et alors, ils suscitent notre amour pour eux. L’une nous sépare les uns des autres comme par un mur infranchissable, l’autre détruit ce mur, et nous ne faisons qu’un. La première nous apprend à reconnaître que tous les autres êtres ne sont pas « moi », la seconde nous enseigne que tous les êtres sont le même « moi » que celui que je sens en moi-même. SCHOPENHAUER.

5. Plus l’homme vit pour son âme, plus il sent son unité avec tous les êtres vivants. Vis pour ton corps, et tu seras seul parmi des étrangers ; vis pour ton âme, et tous te seront parents.

6. Un fleuve ne ressemble pas à un étang, un étang à un tonneau et un tonneau à un seau d’eau. Mais dans un étang, dans un fleuve, dans un tonneau et dans un seau il y a la même eau. De même, tous les gens sont différents, mais l’esprit qui vit en eux tous est le même.

7. L’homme ne comprend sa vie que lorsqu’il se voit dans chacun de ses semblables.

8. L’essentiel dans la doctrine du Christ c’est qu’il considérait tous les hommes comme frères. Dans chaque homme, il voyait un frère et, pour cette raison, aimait chacun, quel qu’il soit et qui que ce soit. Il ne s’occupait