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VI. — La divinité de l’âme.

1. L’homme a, d’abord, le sentiment de la séparation de son essence du reste de sa substance, c’est-à-dire de sa chair ; ensuite, la conscience de ce qui est séparé, c’est-à-dire de son âme ; enfin, la conscience de ce dont cette base spirituelle de la vie est séparée : la conscience du Tout, de Dieu. C’est précisément cet élément, conscient d’être séparé du Tout, de Dieu, qui est l’unique être spirituel qui vit en chaque homme.

2. Reconnaître qu’on est un être séparé, c’est reconnaître l’existence de ce dont on est séparé, reconnaître l’existence du Tout, de Dieu.

3. « En vérité, en vérité, je vous le dis : celui qui écoute « Ma parole et qui croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie « éternelle et il ne vient point en jugement, mais il est « passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous « le dis, le temps vient, et il est déjà venu, que les morts « entendront la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront « entendue vivront. Car comme le Père a la vie en « lui-même, il a aussi donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. » JEAN, V, 24-25.

4. Une goutte qui tombe dans la mer, devient mer. L’âme qui communie avec Dieu devient Dieu. ANGÉLUS