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heureux lorsqu’il vit de la vie spirituelle, et non de la vie corporelle.

4. Le Christ apprend à connaître à l’homme qu’il y a en lui quelque chose qui le met au-dessus de cette vie, de ses misères, de ses craintes et de ses désirs. L’homme qui a compris la doctrine du Christ se sent comme un oiseau qui, ignorant la présence de ses ailes, aurait compris brusquement qu’il pouvait voler, être libre et ne rien craindre.

V. — La conscience, voix de l’âme.

1. Dans chaque homme il y a deux êtres : l’un : aveugle, matériel ; l’autre : voyant clair, spirituel. L’un—l’être aveugle—mange, boit, travaille, se repose, se reproduit et fait tout comme une horloge réglée. L’autre—l’être spirituel—ne fait rien lui-même, mais ne fait qu’approuver ou désapprouver les actes de l’être aveugle et animal. On appelle conscience la partie éclairée, spirituelle de l’homme. Cette partie spirituelle agit de même que les branches d’un compas. Celles-ci ne changent de place que lorsque celui qui tient les compas abandonne la direction qu’elles indiquent. Il en est de même de la conscience : elle se tait tant que l’homme fait ce qu’il doit, mais dès qu’il abandonne la bonne voie, elle lui montre où et à quel point il s’est trompé.

2. Lorsque nous apprenons qu’un homme a fait une mauvaise