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sont désagréables ? » Parce que c’est là qu’est la joie. Eprouve-le et tu sauras si c’est vrai.

5. Rien que la mort devant nous, rien que l’accomplissement immédiat du devoir ! Comme cela semble triste et effrayant ! Pourtant, consacre ta vie à l’union, par l’amour, aux hommes et à Dieu, et ce qui te paraissait effrayant, deviendra le plus grand bien.

VII. — Plus l’homme vit pour son corps, plus il est privé du vrai bonheur.

1. Les uns cherchent le bien dans la puissance, les autres dans les sciences, les troisièmes dans les plaisirs. Ces trois genres de jouissances ont formé trois écoles différentes, et tous les philosophes ont toujours suivi l’une d’elles. D’autres, qui se sont plus rapprochés de la vraie philosophie, ont compris qu’il est nécessaire que le bien général désiré par tous ne soient dans aucune des choses particulières qui ne peuvent être possédées que par un seul, et qui, étant partagées, affligent plus le possesseur par le manque de la partie qu’il n’a pas, qu’elles ne le contentent par la jouissance de celle qui lui appartient. Ils ont compris que le vrai bien devait être tel que tous puissent le posséder à la fois, sans diminution et sans envie, et que personne ne pût le perdre contre son gré. Et ce bien existe : ce bien est dans l’amour. PASCAL.