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V. — Du manque de foi en Dieu.

1. L’homme raisonnable trouve en lui-même la conception de son âme, de lui-même et de l’âme de l’univers, qui est Dieu ; et en reconnaissant l’impossibilité d’amener ces conceptions à la netteté complète, il s’arrête docilement devant elles, sans toucher à ce qui les voile. Mais il y a eu et il y a encore des gens d’un esprit et d’une sagesse raffinés et qui veulent expliquer la conception de Dieu par des paroles. Je ne condamne pas ces gens. Néanmoins, ils ont tort lorsqu’ils affirment qu’il n’y a pas de Dieu, et un pareil athéisme ne peut durer. D’une façon ou d’une autre, l’homme aura toujours besoin de Dieu. Si Sa divinité s’était révélée à vous avec plus d’éclat encore que jusqu’à présent, je suis convaincu que ceux qui contestent Dieu inventeraient de nouvelles subtilités pour Le nier. La raison se plie toujours devant les exigences du cœur. ROUSSEAU.

2. Penser qu’il n’y a pas de Dieu, revient au même d’après Lao-Tseu, que de croire que l’air qui sort d’un soufflet, a le soufflet pour origine et que le soufflet pourrait fonctionner là où il n’y aurait pas d’air.

3. Lorsque les gens de mauvaise vie disent que Dieu, n’existe pas, ils ont raison : Dieu n’existe que pour ceux qui regardent de Son côté et se rapprochent de Lui. Mais pour celui qui s’est détourné de Lui et s’en éloigne, il ne peut y avoir de Dieu.