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2. Quelque chose se révèle à l’homme au moment de la mort. « Ah, voilà ce que c’est », dit presque toujours l’expression du visage du moribond. Mais nous, ceux qui restons, nous ne pouvons pas voir ce qui lui a été révélé. Cela nous sera révélé plus tard, en son temps.

3. Tout se révèle tant qu’on vit, comme si on s’élevait de plus en plus sur des marches. Mais la mort survient, et ce qui se révélait, ne se révèle plus, ou bien celui à qui la révélation était faite cesse de voir ce qui se révélait avant, parce qu’il voit quelque chose de nouveau, de tout différent.

4. Ce qui meurt appartient déjà en partie à l’éternité. Il nous semble que le moribond nous parle d’outre-tombe. Ce qu’il nous dit, nous semble être un commandement. Nous nous le représentons presque comme un prophète. Il est évident que pour celui qui sent la vie s’en aller et le cercueil s’ouvrir, le moment des graves discours est arrivé. La substance de sa nature doit se manifester. Le divin qui est en lui ne peut plus rester caché. AMIEL

5. Tous les malheurs nous révèlent ce qu’il y a en nous de divin, d’immortel, qui forme la base de notre vie. Le plus grand malheur, d’après la conception humaine—la mort—nous révèle entièrement notre vrai « moi ».