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2. Lorsque nous venons au monde, nos âmes sont mises dans les bières de notre corps. Cette bière—notre corps—se désagrège petit à petit, et notre âme se libère de plus en plus. Mais lorsque le corps meurt par la volonté de Celui Qui a uni l’âme au corps, l’âme se libère entièrement. D’après HÉRACLITE.

3. De même que le feu fait fondre la cire de la bougie, la vie de l’âme consume la vie du corps. Le corps brûle sur le feu de l’âme et se consume entièrement lorsque la mort vient. La mort détruit le corps de même que les constructeurs détruisent les chantiers, quand le bâtiment est prêt. Le bâtiment, c’est la vie spirituelle ; les chantiers, c’est le corps. Et l’homme qui a construit son bâtiment spirituel se réjouit en mourant de voir tomber les chantiers de sa vie corporelle.

4. Tout au monde pousse, fleurit et revient à sa racine. Ce retour est le retour conforme à la nature. La conformité avec la nature signifie l’éternité ; c’est pourquoi la destruction du corps ne présente aucun danger. LAO-TSEU.

5. L’homme qui travaillait toute sa vie à dompter ses passions, ce dont son corps l’empêchait, se réjouit d’en être libéré. Et la mort n’est qu’une libération. Le perfectionnement, dont nous avons parlé plus d’une fois,