XXVII. Du mal
Nous appelons mal tout ce qui trouble le bonheur de notre vie corporelle. Et pourtant, toute notre vie n’est qu’une libération graduelle de notre âme, de ce qui constitue le bonheur de notre corps. C’est pourquoi, pour celui qui comprend la vie telle qu’elle est, en réalité, le mal n’existe pas.
I. — Ce que nous appelons la souffrance est la condition inévitable de la vie.
1. C’est un bien pour l’homme que de supporter les malheurs de cette vie terrestre, car cela conduit au saint isolement du cœur, et on s’y trouve comme un exilé de son pays natal et obligé de ne se fier à aucune joie terrestre. Il est également bon pour l’homme de se heurter à des contradictions et des reproches, lorsque l’on pense et que l’on parle mal de lui, bien que ses intentions soient pures et ses actes justes ; car cette manière d’agir le maintient dans l’humilité et est un contre-poison de la vaine gloire. Et c’est tout particulièrement un bien parce que nous