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avec tous et d’agir envers son prochain comme on voudrait qu’on agisse envers nous. Cette vraie religion a été enseignée par tous les sages, par tous les saints de tous les peuples.

VII. — L’idée de la récompense pour la bonne conduite est incompatible avec la vraie foi.

1. Quiconque, pratique une religion seulement en vue des récompenses qu’elle peut lui assurer pour ses bonnes œuvres, ne fait pas preuve de foi mais de calcul, calcul toujours faux. Il est faux, parce que la vraie foi assure le bonheur dans le présent uniquement, qu’elle ne donne et ne peut donner aucun bonheur dans l’avenir.

2. Un ouvrier cherchait à s’embaucher. Il rencontra deux embaucheurs, qui, chacun de son côté, se mirent à lui vanter leurs patrons. L’un lui dit que la place était excellente. « Il est vrai, que si tu ne contentes pas le patron, il te frappera, t’emprisonnera ; mais si tu réussis à le satisfaire, tu ne pourras pas avoir de vie plus agréable. Quand tu auras fini ton temps de travail, tu auras ta retraite, tu vivras sans rien faire ; des fêtes, du vin, des friandises et promenades chaque jour. Plais-lui seulement ; la vie sera telle que tu n’en peux imaginer de meilleure. » L’autre embaucheur invita, à son tour, l’ouvrier à aller chez son patron, mais ne dit pas comment il serait récompensé ; il ne pouvait même pas dire où et comment vivaient les ouvriers et si le travail était facile ou pénible ; il affirma seulement que le maître était bon, qu’il ne punissait