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XV. Du châtiment

Chez l’animal, le mal provoque le mal. N’ayant pas de frein pour se maîtriser, l’animal cherche à rendre le mal pour le mal, sans s’apercevoir que le mal accroît inévitablement le mal. L’homme, pourvu de raison, ne peut pas lui, ne pas s’en rendre compte et doit, par suite, savoir se contenir. Malheureusement, sa nature bestiale l’emporte souvent sur sa raison et il emploie cette même raison à justifier le mal qu’il commet en le qualifiant de châtiment, de punition.

I. — Le châtiment n’atteint jamais le but par lequel on le justifie.

1. On affirme qu’on peut rendre le mal pour le mal dans un but de correction. C’est une erreur. On rend le mal pour le mal, non pour corriger les hommes, mais pour se venger. On ne peut corriger le mal par le mal.

2. Punir veut dire en russe : donner une leçon. Or, on ne