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ce qui détruit notre bonheur. Et c’est la superstition de la violence qui ne peut nous donner ce bonheur qui le détruit.

VIII. — Interprétation erronée du commandement du Christ interdisant d’user de la violence contre le mal.

1. La base de l’organisation sociale des païens était la vengeance et la violence. Cela devait être ainsi. Il semblerait, par contre, que l’amour et la renonciation à la violence auraient dû inévitablement être à la base de notre société. Cependant, la violence règne toujours. Pourquoi ? Parce que ce qui est professé au nom du Christ n’est pas la doctrine du Christ.

2. Doit-on comprendre les paroles du Christ sur l’amour envers ceux qui nous haïssent, envers nos ennemis, amour qui n’admet aucune violence, comme elles ont été dites, c’est-à-dire commandant l’humilité et l’amour, ou bien doit-on les comprendre autrement ? Et si c’est autrement, on doit dire comment. Or, personne ne le fait. Pourquoi ? Parce que ceux qui se disent chrétiens veulent cacher à eux-mêmes et aux autres le sens véritable de la doctrine du Christ commandant le changement profond de leur vie. Or, l’ordre actuel leur est profitable.

3. Chose étrange : ceux qui reconnaissent la doctrine du Christ se révoltent contre la règle qui n’admet en aucun cas la violence.

L’homme qui reconnaît que le sens et l’œuvre de la