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plus il se fait remarquer dans la vie extérieure, publique. Afin de ne pas tomber dans cette erreur, l’homme doit comprendre et se souvenir qu’il n’a pas le pouvoir et qu’il n’est pas appelé à organiser la vie des autres, mais qu’il doit s’occuper, comme tous les hommes, uniquement de son perfectionnement intérieur que cela seulement est en son pouvoir et que cette conduite seule peut avoir une action sur la vie des autres.

5. Si les hommes consacraient le temps et les forces dépensés aujourd’hui à l’organisation de la vie des autres à la lutte de chacun contre ses propres péchés, le but qu’ils veulent atteindre—la meilleure organisation de la vie—serait bien vite réalisé.

6. Lorsqu’on demandait à Socrate où il était né, il disait : sur la terre. Lorsqu’on lui demandait de quel pays il était ; il répondait : du pays universel. Nous devons nous souvenir que, devant Dieu, nous sommes tous les habitants de la même terre, et que nous sommes tous sous le pouvoir suprême de la loi divine. Cette loi est toujours la même pour tous les hommes.

7. Aucun homme ne peut être ni un instrument, ni un but. Là est sa dignité d’homme. Et de même qu’il ne peut disposer de sa personne à aucun prix (ce qui serait contraire à sa dignité), il n’a pas le droit de disposer de la vie d’autrui ; autrement dit, il doit reconnaître la dignité humaine de chaque homme, et c’est pourquoi, il doit exprimer son respect à chaque homme. KANT.