2. « L’instinct de conservation est la première loi de la nature » disent ceux qui nient la loi de la non-résistance.
« D’accord, mais qu’en résulte-t-il ? » demandai-je !
« Il en résulte que la défense contre ce qui menace est également une loi de la nature. Et de là, cette conclusion que la lutte et, sa conséquence, la disparition du plus faible, est une loi de la nature ; et cette loi justifie incontestablement la guerre, la violence et la vengeance ; de sorte que la conséquence de l’instinct de conservation, — est que la défense est légitime ; par suite, la doctrine qui défend l’emploi de la violence est erronée, comme étant contraire à la nature et aux conditions de la vie sur la terre. »
— Je suis d’accord que l’instinct de conservation est la première loi de la nature, et qu’il incite à la défense. Je suis d’accord que les hommes, à l’instar des organismes inférieurs, luttent ordinairement les uns contre les autres, s’offensent et s’entre-tuent même, sous le prétexte de se défendre et de se venger. Mais j’y vois uniquement que la plupart des hommes, malgré la loi humaine supérieure qui leur est révélée continuent malheureusement à vivre suivant la loi bestiale, et se privent ainsi du moyen de défense le plus efficace : de payer le mal par le bien, ce dont ils auraient pu profiter s’ils n’avaient pas suivi la loi bestiale de la violence, mais la loi humaine de l’amour. ADIN BALLOU.
3. Il est certain que la violence et le meurtre révoltent l’homme et que son premier mouvement est d’y opposer la violence et le meurtre. Un tel procédé, bien qu’il se