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aime d’un amour humain. Pour l’amour divin, tous les hommes sont égaux.

3. Le même sentiment d’attendrissement tout particulier que nous éprouvons indifféremment à la vue d’un nouveau-né, aussi bien qu’à la vue d’un être humain qui vient de mourir, indépendamment de la classe à laquelle il appartient, nous démontre notre conscience innée de l’égalité de tous les hommes.

4. Si l’on considère tous les hommes comme ses égaux, cela ne veut pas dire que l’on est aussi fort, aussi agile, aussi intelligent, aussi instruit, aussi bon que les autres ; cela veut dire qu’il y a en toi la chose la plus importante au monde qui est la même en tous les hommes : l’Esprit de Dieu.

5. Dire que les hommes ne sont pas égaux, serait prétendre que le feu de la cheminée, de l’incendie, de la bougie n’est pas le même. L’esprit divin vit en chaque homme. Comment pouvons-nous faire une différence entre les porteurs du même principe ? Un feu a pris, l’autre prend seulement ; mais le feu est le même et nous nous comportons envers chaque feu de la même façon.

VI. — La reconnaissance de l’égalité de tous les hommes est possible et l’humanité s’y rapproche.

1. Les hommes s’occupent à établir l’égalité devant leurs