Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peinent gagnent peu, justement parce qu’une trop grande part revient aux mendiants et aux voleurs. HENRY GEORGE.

V. — Les occupations des gens qui se sont libérés de la loi du travail sont toujours vaines et inutiles.

1. De même qu’un cheval tournant une roue inclinée ne peut pas s’arrêter et doit toujours avancer, l’homme ne peut pas rester oisif. Par conséquent, un homme qui travaille a tout autant de mérite qu’un cheval monté sur une roue et qui remue les jambes. L’important n’est pas dans le fait que l’homme travaille, mais à quoi il travaille.

2. Ceux qui se sont dispensés du travail manuel peuvent être intelligents, mais rarement raisonnables. Si l’on écrit, imprime et enseignelant de futilités dans nos écoles, si notre littérature, notre musique, nos tableaux sont si subtils, si peu compréhensibles pour tous, c’est parce que tous ceux qui s’en occupent se sont libérés du travail manuel et mènent une vie oisive. D’après EMERSON.

3. Les hommes cherchent le plaisir d’un côté et d’autre parce qu’ils sentent le vide de leur existence, mais ne sentent pas encore le vide du nouveau plaisir qui les attire. PASCAL.