ne refuse pas l’eau-de-vie en attendant, pour la consolation de mon âme ! — Charmé de faire votre connaissance ! Je vous prie de nous aimer et d’être bien disposé pour nous, dit-il à Volodia, qui s’était levé pour le saluer… Capitaine en second Kraut ! l’artificier m’a dit que vous étiez arrivé hier soir.
— Permettez-moi de vous remercier pour votre lit, dont j’ai profité cette nuit.
— Y avez-vous du moins dormi commodément ? car il lui manque un pied, et personne ne peut le réparer maintenant, pendant le siège ; il faut toujours le caler.
— Eh bien, vous en êtes-vous tiré heureusement ? lui demanda Dédenko.
— Oui, Dieu merci ! mais Skvortzoff a été atteint ; il a fallu raccommoder un affût,… la flasque a été mise en pièces. »
Il se leva tout à coup pour marcher de long en large : on voyait qu’il éprouvait l’agréable sensation d’un homme qui vient de sortir sain et sauf d’un grand péril.
« Eh bien, Dmitri Gavrilovitch, dit-il en tapant amicalement sur le genou du capitaine, comment vous portez-vous, batiouchka ? Où en est votre présentation ? elle n’a pas encore dit son dernier mot ?
— Non, il n’y a rien.
— Et il n’en sera rien, dit Dédenko, je vous l’ai déjà prouvé.
— Pourquoi n’en sera-t-il rien ?
— Parce que votre relation est mal faite.
— Ah ! quel enragé disputeur ! dit Kraut gaiement. Un vrai Petit-Russien entêté. Eh bien, vous verrez que pour votre mortification on vous fera lieutenant.
— Non ! on n’en fera rien !
— Vlang, ajouta Kraut en s’adressant au junker, bourrez ma pipe et apportez-la-moi, je vous prie. »
La présence de Kraut les avait tous réveillés. Causant avec chacun, il donnait des détails sur le bombardement