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sives, ne doivent pas être exprimées ; de même qu’il ne faut pas remuer un vieux vin, de crainte que le dépôt ne remonte et ne trouble la liqueur. Où donc, dans ce récit, voyons-nous le mal qu’il faut éviter et le bien vers lequel il faut tendre ? Où est le traître ? où est le héros ? Tous sont bons et tous sont mauvais. Ce n’est pas Kalouguine, avec son brillant courage, sa bravoure de gentilhomme et sa vanité, principal moteur de toutes ses actions… Ce n’est pas Praskoukine, nul et inoffensif, bien qu’il soit tombé sur le champ de bataille pour la foi, le trône et la patrie,… ni Mikhaïlof, si timide, ni Pesth, cet enfant sans conviction et sans règle morale, qui pourraient passer pour des traîtres ou des héros…

Non, le héros de mon récit, celui que j’aime de toutes les forces de mon âme, celui que j’ai tâché de reproduire dans toute sa beauté, celui qui a été, est et sera toujours beau, — c’est le Vrai !