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d’Olénine dans ses grosses mains, l’embrassa trois fois et fondit en larmes.

« Je t’aime, adieu ! »

Olénine prit place dans la charrette.

« Eh bien ! tu pars sans me rien donner en souvenir ? Donne-moi une de tes carabines, tu en as deux », disait le vieux, en versant des larmes.

Olénine prit une de ses carabines et la lui donna.

« Que n’avez-vous pas déjà donné à ce vieux ! grommela Vania ; il n’a jamais assez, ce vieux grigou !

— Tais-toi ! lui cria le vieux en riant ; avare, va ! »

Marianna sortait en ce moment du garde-manger ; elle jeta un regard indifférent sur les partants, leur fit un léger salut de la tête et entra dans la cabane.

« La fil ! dit Vania, avec un clignement d’œil et un rire bête.

— Partons ! cria Olénine en colère.

— Adieu, père ! adieu ! je penserai à toi ! » criait Jérochka.

Olénine se retourna : Diadia Jérochka et Marianna causaient entre eux de leurs affaires ; ni le vieux Cosaque ni la jeune fille ne lui jetèrent un dernier regard.