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cuper leur existence de quelque labeur énorme, dont il serait bon même qu’ils ne vissent pas le bout. C’est le balancier qui leur permettra de marcher droit, c’est la distraction de toutes les heures, le grain jeté à l’intelligence pour qu’elle le broie et en fasse le pain quotidien, dans la satisfaction du devoir accompli. Sans doute, cela ne résout aucun problème métaphysique ; il n’y a là qu’un moyen empirique de vivre la vie d’une façon honnête et à peu près tranquille ; mais n’est-ce donc rien que de se donner une bonne santé morale et physique, et d’échapper au danger du rêve, en résolvant par le travail la question du plus de bonheur possible sur cette terre ?

Je me suis toujours méfié de la chimère, je l’avoue. Rien n’est moins sain pour l’homme et pour les peuples que l’illusion :