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tâche quotidienne, le devoir qu’on s’est fait d’avancer d’un pas chaque jour dans son œuvre. Que de fois, le matin, je me suis assis à ma table, la tête perdue, la bouche amère, torturé par quelque grande douleur physique ou morale ! Et, chaque fois, malgré la révolte de ma souffrance, après les premières minutes d’agonie, ma tâche m’a été un soulagement et un réconfort. Toujours je suis sorti consolé de ma besogne quotidienne, le cœur brisé peut-être, mais debout encore, et pouvant vivre jusqu’au lendemain.

Le travail ! messieurs, mais songez donc qu’il est l’unique loi du monde, le régulateur qui mène la matière organisée à sa fin inconnue ! La vie n’a pas d’autre sens, pas d’autre raison d’être ; nous n’apparaissons chacun que pour donner notre somme