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nable plaine, un autre siècle se dérouler encore ; on finit même par douter du chemin parcouru, par regretter de ne s’être pas couché dans un champ, pour y dormir l’éternité sous les étoiles. À quoi bon marcher, si le but doit s’éloigner toujours ? À quoi bon savoir, si l’on ne doit pas savoir tout ? Autant garder la simplicité pure, la félicité ignorante de l’enfant. Et c’est ainsi que la science, qui aurait promis le bonheur, aboutirait, sous nos yeux, à la faillite.

La science a-t-elle promis le bonheur ? Je ne le crois pas. Elle a promis la vérité, et la question est de savoir si l’on fera jamais du bonheur avec la vérité. Pour s’en contenter un jour, il faudra sûrement beaucoup de stoïcisme, l’abnégation absolue du moi, une sérénité d’intelligence satisfaite qui semble ne pouvoir se rencontrer que