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versons, cette lassitude et cette révolte, à la fin de ce siècle, d’un labeur si enfiévré et si colossal, dont l’ambition a été de vouloir tout connaître et tout dire. Il a semblé que la science, qui venait de ruiner le vieux monde, devait le reconstruire promptement, sur le modèle que nous nous faisons de la justice et du bonheur. On a attendu vingt ans, on a attendu cinquante ans, cent ans même. Et puis, quand on a vu que la justice ne régnait pas, que le bonheur n’était pas venu, beaucoup ont cédé à une impatience croissante, se désolant, niant qu’on pût se rendre, par la connaissance, à la cité heureuse. C’est un effet bien connu, il n’y a pas d’action sans réaction, et nous assistons à l’inévitable fatigue des longs voyages : on s’assoit au bord de la route, on désespère d’arriver jamais, en voyant l’intermi-