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L’expérience, dit-on, est faite, et la science est incapable de repeupler le ciel qu’elle a vidé, de rendre le bonheur aux âmes dont elle a ravagé la paix naïve. Son temps de triomphe menteur est fini ; il faut qu’elle soit modeste, puisqu’elle ne peut pas tout savoir en un coup, tout enrichir et tout guérir. Et, si l’on n’ose dire encore à la jeunesse intelligente de jeter ses livres et de déserter ses maîtres, il est pourtant déjà des saints et des prophètes qui vont par le monde en exaltant la vertu de l’ignorance, la sérénité des simples, le besoin pour l’humanité trop savante et vieillie d’aller se retremper, au fond du village préhistorique, parmi les aïeux à peine dégagés de la terre, avant toute société et tout savoir.

Je ne nie point cette crise que nous tra-