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la bande, n’était pas ivre. Aussitôt il alla chercher des chevaux et, sans faire attention aux cris des ivrognes, il se mit à atteler. Son père tâchait de l’en empêcher. L’enfant le repoussait, arrachait de ses mains tremblantes d’ivresse les guides et les brides ; et, sans faire attention à personne, il attela et partit.

Lui seul, parmi tous ces hommes à l’état de brutes, était resté un homme.

Je raconte cela non pour décrire la débauche de l’ivrognerie des jeunes et des vieux ; ces monstruosités, nous tous les avons vues assez souvent dans toutes les classes, parmi les civils et les militaires, les riches et les pauvres, les paysans et les gentilshommes.

Il ne faut pas aller loin pour voir les mêmes horreurs, plus en évidence parmi les pauvres, plus cachées parmi les riches. On connaît plusieurs riches occupant des fonctions importantes, dirigeant d’autres hommes, de grands dignitaires, qu’on