sible, et de servir les autres autant que possible. D’exiger des autres le moins possible et de leur donner le plus possible.
Cette formule qui donne à notre existence un sens raisonnable, et le bonheur qui s’en suit, résout en même temps toutes les difficultés, de même que celle qui se pose devant vous : la part qui doit être faite à l’activité intellectuelle — la science — l’art.
Suivant ce principe, je ne suis heureux et content, que quand, en agissant, j’ai la ferme conviction d’être utile aux autres. — Le contentement de ceux pour lesquels j’agis, est un extra, un surcroît de bonheur sur lequel je ne compte pas, et qui ne peut influer sur le choix de mes actions. — Ma ferme conviction que ce que je fais n’est ni une chose inutile, ni un mal, mais un bien pour les autres, est, à cause de cela, la condition principale de mon bonheur.
Et c’est cela qui pousse involontairement[1] un homme moral et sincère à préférer aux travaux scientifiques et artistiques le travail manuel : l’ouvrage que j’écris, pour lequel j’ai besoin du travail des imprimeurs ; la symphonie que je compose, pour laquelle j’ai besoin des musiciens ; les expériences que je fais, pour lesquel j’ai besoin du travail de ceux qui font les instruments de nos labo-
- ↑ Raturé : « Et voilà l’avantage qu’a sûrement un homme moral… »