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trouver quelque chose à la maison ; et, si cela ne suffisait pas, je céderai une dizaine de ruches à mon voisin ; il y a assez longtemps qu’il me les demande.

— Ce sera une bonne année pour les essaims, et tu t’en repentiras.

— M’en repentir ? Non, mon petit père ! dans toute mon existence, je n’ai eu à me repentir que de mes péchés. Il n’y a rien qui me soit plus précieux que mon âme.

— En cela tu as encore raison, mais c’est cependant pénible, quand les choses vont mal à la maison.

— Et quand cela ne va pas bien pour notre âme, c’est encore plus douloureux. Nous avons fait un vœu ; maintenant, mettons-nous en route, en vérité, mettons-nous en route !