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pas la fin. Il est clair que je n’aurai pas terminé avant l’été. Cependant, une fois l’été arrivé, que la volonté de Dieu se fasse ; alors, à coup sûr, nous nous mettrons en route.

— À mon avis, remarqua Élisée, nous ne devrions pas remettre plus longtemps notre projet, et il conviendrait de nous décider dès à présent. Le printemps est le meilleur moment.

— Assurément, la raison est bonne, mais les travaux sont commencés. Comment laisserais-je en place ma construction ?

— N’as-tu donc aucun aide ? et ton fils ne peut-il continuer les travaux ?

— Mais comment les conduira-t-il ? Je ne puis guère compter sur mon aîné, il boit.

— Nous mourrons, mon petit père, et ils vivront bien sans nous. Ton fils essaiera cependant, une fois, de marcher tout seul.

— C’est vrai, mais je n’ai pas de repos lorsque l’ouvrage ne se fait pas sous mes yeux.

— Ah ! cher frère ! tous tes travaux, tu ne les mèneras certes pas à leur terme. Tiens, je vais te faire un apologue : dernièrement les femmes nettoyaient chez moi pour un jour de fête, et cet