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nettes de microscopes et d’autres ustensiles ; leurs recherches furent vaines.

On posa cette chose sur le rebord d’une fenêtre. Les poules qui picoraient par là vinrent y donner des coups de bec et y firent un trou. C’était donc un grain, et facile à reconnaître, puisqu’il y avait un sillon au milieu ; alors les savants déclarèrent que c’était un grain de blé. L’empereur s’étonna, et commanda aux savants d’étudier pourquoi ce grain était si beau, et pourquoi on n’en voyait plus de pareil.

Les savants consultèrent leurs livres, leurs dictionnaires, leurs in-octavo, sans résultat.

— Sire, dirent-ils à l’empereur, les paysans seuls pourront vous renseigner au sujet de ce grain, ils ont peut-être entendu leurs anciens en parler.

On amena à l’empereur un paysan très vieux, sans dents, avec une grande barbe blanche ; deux béquilles le soutenaient.

Il prit le grain, mais il y voyait à peine ; il le tata, le soupesa.

— Que penses-tu de cette graine, petit père ? lui dit l’empereur. En as-tu vu de semblables