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en battant ce lait pour en séparer la crème, qui donne alors un fromage.

Le chef de famille reste oisif ; il boit du thé, du koumys, mange du mouton et joue de la flûte.

Ces gens sont tous fort heureux, se portent bien, et ne demandent rien de plus à la vie. Ils ignorent d’ailleurs les choses étrangères, leur bonne foi et leur franchise sont inaltérables, et ils ne soupçonnent point la ruse.

Dès que Pacôme arriva au campement des Baskirs, tous sortirent de leurs tentes et coururent faire cercle autour de lui. Un interprète expliqua à la tribu que ces étrangers venaient acheter de la terre. Alors les Baskirs firent à Pacôme une réception très amicale ; on l’embrassa, et on l’installa dans la meilleure tente, avec des tapis, des coussins de duvet, et on lui servit du thé et du koumys. On tua même un mouton en son honneur.

Après cela, Pacôme déchargea sa voiture, et offrit aux Baskirs le thé et les provisions dont il s’était muni pour eux. Ceux-ci montrèrent une joie vive, et la témoignèrent bruyamment comme des enfants.