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V


Quand il sut la route, il commença ses préparatifs de voyage, et alla à la ville acheter du drap, du thé, de l’eau-de-vie, comme le marchand le lui avait conseillé, puis il partit avec sa famille et un seul domestique.

Ils marchèrent longtemps… longtemps. Le septième jour, après avoir fait cinq cents verstes de chemin, ils arrivèrent au camp des Baskirs, et virent que le colporteur avait dit la vérité. Plusieurs de ces nomades habitent des chariots couverts (kibitkas), échelonnés le long du fleuve dans la steppe, et de là surveillent leurs troupeaux, bœufs, vaches et chevaux.

Ils attachent les poulains derrière les tentes, parce qu’on ne leur amène leurs mères que deux fois dans la journée, le lait des juments servant à faire du koumys, que préparent les femmes,