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un colporteur entra chez lui pour faire reposer son cheval. Cet homme arrivait de chez les Baskirs, où il avait acheté des terres à très bon compte.

Comme Pacôme le questionnait :

— Pourvu que vous soyez bien avec les anciens, vous êtes sûr d’avoir de la chance là-bas. Je leur ai offert des tapis, du drap, nous avons pris le thé ensemble, ces petites attentions m’ont coûté une centaine de roubles, mais j’ai eu de la terre autant que j’en ai voulu au bord du fleuve, à vingt kopecks la déciatime. Le pays est si vaste, qu’on n’en pourrait faire le tour en un an, puis les Baskirs ne s’entendent guère au commerce, il est très facile de s’arranger avec eux.

— Qu’allais-je faire ? se dit Pacôme ; pour le prix que je consacrais à un domaine ici, j’en aurai un bien plus vaste là-bas.