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dans la cour voisine le fruit de son labeur quotidien.

La jeune ménagère, qui, en ce moment, était occupée à faire les chambres, se dit en l’entendant : « Voici ma poule qui crétette, elle a pondu son œuf, mais je n’ai pas le temps à présent, j’irai le prendre plus tard. » Vers le soir, elle courut au hangar, fouilla tous les coins et recoins, fort désappointée de ne rien trouver. Elle fouilla toute la maison, questionna sa belle-mère, les frères de son mari, demanda à chacun s’il n’avait pas pris l’œuf. Faraska, le plus jeune des fils d’Ivan, fut le seul qui put lui en donner des nouvelles. « La poule a chanté dans la cour du voisin, et c’est de là que je l’ai vue revenir. » Très excitée, la jeune femme s’en alla d’abord à la recherche de sa poule, qu’elle trouva au perchoir, en train de s’endormir à côté du coq. Dans son ardeur, elle l’eût volontiers questionnée aussi, mais, à son grand regret, le volatile n’avait ni bouche ni oreilles. La jeune paysanne courut chez les voisins.

— Mon Dieu, qu’y a-t-il ? lui cria la vieille mère en la voyant venir si empressée.