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conversation habilement conduite. Auprès de la fenêtre, le médecin préparait une potion.

La malade, en peignoir blanc, était assise sur son lit, tout entourée de coussins, et elle regardait sa cousine en silence.

— Ah ! ma chérie, dit-elle, interrompant celle-ci d’une façon inattendue, ne cherchez pas à me préparer. Ne me prenez pas pour une enfant. Je suis chrétienne. Je sais que, maintenant, je n’en ai plus pour longtemps à vivre… je sais que je serais en Italie si mon mari m’avait écoutée plus tôt, et peut-être, oui sûrement, je me serais guérie. Tout le monde le lui a dit, mais qu’y faire ? On voit que Dieu l’a voulu ainsi. Nous sommes tous de grands pécheurs, cela, je le sais, cependant j’espère dans la miséricorde de Dieu, qui veut pardonner à tous… Certainement, il pardonnera à tous… Sur moi aussi, ma chérie, pèsent de nombreux péchés, mais combien ai-je souffert pour eux ! Je m’efforce de supporter mes souffrances avec patience…

— Alors, nous devons appeler le prêtre, ma chérie ? Vous serez encore plus soulagée lorsque vous aurez reçu l’absolution, dit la cousine.