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un fauteuil, une femme âgée, — la mère de la malade, — pleurait amèrement. Auprès d’elle se tenait debout une femme de chambre, un mouchoir propre à la main, elle attendait que la vieille femme le lui demandât ; une autre lui bassinait les tempes avec quelque chose et, sous le bonnet, lui soufflait sur sa tête grise.

— Eh bien ! que Dieu vous bénisse, ma chère, disait le mari à la dame âgée, debout avec lui auprès de la porte… Elle a une telle confiance en vous, vous vous entendez si bien à lui parler… parlez-lui sans ambages, mon ange… allez seulement !

Il voulait déjà lui ouvrir la porte, mais la cousine le retint, passa à plusieurs reprises son mouchoir sur ses yeux et secoua la tête.

— Maintenant, je n’ai plus l’air d’avoir pleuré, dit-elle, et, ouvrant elle-même la porte, elle entra.

Le mari était hors de lui, il semblait avoir complètement perdu la tête. Il s’était dirigé vers la vieille dame, mais, après avoir fait quelques pas, il se retourna, et, traversant la chambre, il s’approcha du prêtre. Le pope le vit, leva