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Dans la pièce, sombre et étouffante, il faisait une chaleur écrasante ; il y régnait une odeur d’habitation, de pain cuit, de choux et de mouton. Quelques cochers s’y trouvaient réunis ; la cuisinière était occupée près du poêle, et un malade, enveloppé dans une peau de mouton, était couché sur le poêle.

— Oncle Chwedor ! Oncle Chwedor ! cria le cocher, un jeune garçon, en entrant dans la pièce avec sa pelisse de peau de mouton et le fouet à la ceinture, et en se tournant du côté du malade.

— Que veux-tu à Fedka, rôdeur ? fit la voix d’un des cochers. Tu sais pourtant qu’ils t’attendent dans la voiture.

— Je veux lui demander des bottes,… les miennes sont à faire honte, répliqua le jeune homme, en rejetant ses cheveux en arrière et en arrangeant ses gants derrière sa ceinture. Il dort bien ! Hé, oncle Chwedor ! répéta-t-il, en s’approchant du poêle.

— Qu’y a-t-il ? fit une voix faible, et un visage rouge et maigre apparut, se penchant de dessus le poêle pour regarder.