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retrouvant son vieux frère, et il fut saisi d’étonnement, se demandant comment Élisée s’y était pris pour arriver avant lui.

— Bon, bon, mon vieux camarade, murmura-t-il, te voilà bien là-bas, tu as su trouver un bon guide. À la sortie, je te pincerai, mon vieux, et je lâcherai mon dissident. Désormais, je pérégrinerai avec toi, Élisée, et tu sauras bien me guider aux saintes stations.

Jefim ne perdit pas Élisée des yeux. La messe se termina, la foule se mit en mouvement, tous se pressaient, pour embrasser la croix, la poussée se faisait plus brutale, Jefim se vit refoulé de côté. Et de nouveau l’angoisse le prit qu’on lui volât sa bourse. Il pressa sa main contre sa poche et s’efforça de se dégager, luttant de toutes ses forces pour sortir.

Ayant gagné le dehors, il alla devant le temple, cherchant fiévreusement son Élisée. Il attendit longtemps, passant tout le monde en revue, mais il ne put découvrir son ami.

Enfin, fatigué de ce manège, il s’en fut pour chercher dans les hôtelleries où Élisée Bodrow avait passé la nuit.