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d’argent, où il fallait placer des cierges. Enfin, ils retournèrent à leur hôtellerie.

Au moment où ils allaient se coucher, le dissident s’écria tout à coup en visitant ses vêtements, en retournant toutes ses poches :

— On m’a volé ma bourse avec tout mon argent, vingt-cinq roubles : deux billets de dix roubles, le reste en petite monnaie, dit-il à Jefim en lui confiant sa détresse.

Longtemps il se plaignit, et enfin il se coucha.


IX


Jefim restait éveillé dans son lit, tourmenté par un méchant soupçon : « Comment lui aurait-on filouté son argent, car il n’en avait pas ? Nulle part il n’a financé ; Il m’a toujours enseigné avec soin ce que j’avais à débourser, mais lui n’a jamais rien donné, et a bien su m’emprunter un rouble ! Jefim, l’homme d’honneur, grommela ainsi quelque temps, jusqu’à ce qu’il se fît