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perbe temple de la sagesse divine, Sainte-Sophie, que les Turcs occupent aujourd’hui. Tarassitsch préféra rester à bord. Après quarante-huit heures passées à l’ancre, ils voguèrent de nouveau vers la haute mer.

Plus loin, ils firent escale dans le port de Smyrne et auprès d’une autre ville, Alexandrie, et enfin, après une longue traversée, le navire glissa dans la rade de Jaffa. Tous les pèlerins furent mis à terre près de Jaffa : de la soixante verstes à pied jusqu’à Jérusalem. Au débarquement, il y eut encore de rudes angoisses pour les poltrons : de la haute paroi du navire, les pèlerins étaient descendus dans un petit bateau ; le petit bateau se balançait si bien qu’ils pouvaient craindre, non de tomber dans la coquille de noix, mais dans l’eau ; deux hommes se mouillèrent ; cependant tous parvinrent heureusement à terre. Dès à présent, on se sentait en terre sainte.

Tous les pèlerins se mirent en route ensemble. Au bout de quatre jours ils arrivèrent à Jérusalem. En dehors de la ville, à l’hôtellerie russe, ils trouvèrent un logis. On fit enregistrer les