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— Quelque part, espérait-il en son for intérieur, nous finirons bien par nous retrouver, peut-être à Odessa, peut-être sur le navire, et il ne s’en préoccupa plus.

En route, il rencontra un pèlerin de la secte des sans prêtre, une ancienne secte de l’Église grecque. Ce sans péché, en capuchon et en chasuble, avec de longs cheveux flottant sur les épaules, avait déjà été sur le mont Athos, et allait encore une fois à Jérusalem. Ils s’étaient rencontrés à la couchée, s’étaient mis à bavarder, et ils firent route ensemble.

Ils arrivèrent à bon port à Odessa. Pendant trois jours, ils attendirent le navire. De pieux pèlerins, en grand nombre, attendaient également pour s’embarquer. Jefim chercha de nouveau Élisée ; personne ne l’avait vu.

Le pèlerin de la secte dissidente enseigna à Jefim la façon de faire la traversée sans bourse délier, mais Jefim Tarassitsch méprisa une pareille suggestion.

— J’aime encore mieux payer de mon argent, fit-il, c’est pourquoi je l’ai emporté.

Il paya quarante roubles d’argent pour son