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nage. Tout allait bien, les choses étaient dans le meilleur ordre, nulle part une négligence dans la maison, et tous vivaient dans l’union et la bonne intelligence.

Dès le même jour, les parents de Tarassitsch apprirent le retour d’Élisée, et ils s’empressèrent d’accourir, demandant des nouvelles de l’absent. Élisée leur fit la même réponse :

— Votre parent allait d’un pas alerte ; trois jours après la Saint-Pierre nous nous séparâmes ; je comptais le rejoindre plus tard, mais il me survint des aventure qui se mirent à la traverse ; mon argent fondait, il ne me restait rien pour payer le voyage, et j’ai préféré revenir au logis.

Tout le monde était surpris : Comment est-ce possible ? Un homme si avisé, et il aurait agi si follement ? Partir en pèlerinage, s’arrêter à moitié route, pour revenir ayant semé ce précieux argent ? On s’étonna un moment, puis on n’y pensa plus.

Élisée avait aussi oublié ; il accomplissait activement son labeur quotidien, il s’occupait avec son fils de la provision du bois pour l’hiver, bat-