Page:Tolstoï - Religion et morale.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quent où il sent tous les autres hommes, avec l’univers ou avec son principe et sa cause première.

Les formules de ces rapports sont très variées à raison des conditions ethnographiques et géographiques dans lesquelles se trouvent le fondateur de la religion et le peuple qui l’a faite sienne. De plus, ces formules sont toujours commentées de différentes façons et déformées par les disciples du Maître qui, lui, en général, devance la compréhension des masses de centaines et quelquefois de milliers d’années.

C’est pourquoi bien qu’en apparence il y ait un très grand nombre de rapports différents de l’homme avec l’univers (c’est-à-dire de religions), en réalité l’homme ne peut se trouver avec l’univers et son principe que dans l’un des trois rapports suivants : 1o le rapport originaire, personnel ; 2o le rapport païen, social ou familial et civil ; 3o le rapport chrétien ou divin.

À le prendre strictement, il n’est même que deux conceptions types des rapports fondamentaux de l’homme avec l’univers : la conception personnelle, qui trouve le sens de la vie dans le bien de la personne, prise séparément ou conjointement avec d’autres personnalités, — et la conception chrétienne, qui trouve le sens de la vie dans l’acte de servir Celui qui a envoyé l’homme dans le monde.

Quant à la seconde conception du rapport de l’homme et de l’univers, la conception sociale, ce n’est dans